MEYBOOM : renaissance patrimoniale et réponse stratégique à la crise du logement étudiant à Bruxelles
Après quinze années de silence, le bâtiment Meyboom s’apprête à retrouver une vie. Longtemps inoccupé et un temps menacé de démolition, cet édifice emblématique du patrimoine bruxellois entame une nouvelle métamorphose. Sous l’impulsion des développeurs ION et Belfius Immo, cet ancien immeuble de bureaux du XIXᵉ siècle deviendra d’ici 2028 une résidence étudiante d’envergure, apportant une réponse directe à l’une des plus grandes urgences urbaines actuelles : le manque criant de logements pour étudiants à Bruxelles.
Construit en 1898 pour accueillir la Compagnie Mutuelle des Tramways, le Meyboom est profondément lié à l’histoire urbaine de Bruxelles. En 1926, l’architecte renommé Paul Saintenoy lui offre une modernisation d’inspiration Art déco, qui marque encore aujourd’hui son identité architecturale.
Après des années d’abandon, un dialogue entre promoteurs, autorités régionales et monde académique a permis d’éviter la démolition du bâtiment. La nouvelle reconversion s’appuie sur les qualités patrimoniales du lieu : façades restaurées, murs porteurs conservés, rythme des fenêtres respecté et volumes intérieurs valorisés.
« Nous commencerons bientôt les travaux structurels nécessaires, puis nous procéderons à la rénovation des façades. Ensuite, nous transformerons les espaces intérieurs du bâtiment en chambres et studios étudiants modernes, et cela dans le plus grand respect du style original. Nous sommes convaincus de réaliser un projet unique, à proximité du centre-ville et de son bouillonnement. Les étudiants y trouveront tout l’espace nécessaire pour étudier,vivre et découvrir Bruxelles. » Kristof Vanfleteren, PDG du promoteur immobilier ION
« Avec cette initiative, nous soulignons notre engagement à investir dans des solutions durables, respectueuses du caractère historique et répondant aux besoins futurs. Le marché immobilier bruxellois est aujourd’hui sous pression. La pénurie actuelle de logements étudiants est estimée à plus de 10 000 chambres, et ce nombre ne cesse d’augmenter. Avec Meyboom, nous apportons une réponse de qualité à cette demande croissante. » Thierry De Wever, CEO de Belfius Immo
Un projet d’envergure pour une nouvelle vie étudiante
La future résidence proposera 219 logements étudiants — 90 chambres et 129 studios — accompagnés d’un logement de concierge. Les espaces communs (775 m²) formeront le cœur du projet : cuisines partagées, salles d’étude, lieux de rencontre et espaces de détente.
L’ancien atrium deviendra une cour intérieure végétalisée, tandis que le toit accueillera une terrasse panoramique. Le site intégrera également un parking à vélos de plus de 220 places, répondant à la montée en puissance de la mobilité douce.
Ces aménagements visent à offrir un cadre de vie complet, convivial et contemporain — un élément devenu essentiel dans la vie étudiante bruxelloise.
« Concrètement, les murs porteurs seront conservés, tout comme les sols et les façades. Nous conserverons également la disposition actuelle des fenêtres, qui détermine le nombre de chambres. Le bâtiment comprend un atrium avec un toit en verre. Nous allons l’ouvrir pour en faire une cour ouverte verdurisée et animée, où les étudiants pourront se rencontrer et profiter du calme. Tous les espaces communs y donneront accès. Une sorte de rue intérieure fera la liaison avec la rue des Sables, ce qui constituera un fantastique connecteur urbain. Au lieu de dissimuler les fonctions dans les étages supérieurs, nous les maintiendrons au niveau de la rue. Au sommet du bâtiment, nous prévoyons une terrasse panoramique sur le toit offrant une vue phénoménale sur la ville. » Stijn Cockx, fondateur et architecte chez LOW Architecten
Un enjeu urbain majeur : la crise du logement étudiant
L’ajout de cet angle est essentiel : si le projet Meyboom suscite autant d’intérêt, c’est qu’il intervient dans un contexte de tension extrême sur le marché du logement étudiant.
Une pénurie structurelle
Selon les estimations régionales, Bruxelles fait face à un déficit de plus de 10 000 logements étudiants, un chiffre qui augmente chaque année. La combinaison d’une population étudiante en croissance et d’une offre structurellement insuffisante crée une situation de précarité importante.
Des loyers en hausse
Cette pénurie a pour conséquence une forte pression sur les loyers privés, souvent inaccessibles pour les étudiants issus de milieux modestes. Les résidences universitaires traditionnelles ne suffisent plus, et les listes d’attente s’allongent.
Un impératif social et académique
En réhabilitant un bâtiment patrimonial en résidence étudiante, le projet Meyboom s’inscrit au croisement de deux urgences :
préserver le patrimoine architectural bruxellois,
et offrir des logements abordables, fonctionnels et bien situés aux étudiants.
Cette reconversion répond aussi à un enjeu stratégique pour l’enseignement supérieur : offrir un cadre de vie stable et de qualité conditionne la réussite académique et l’attrait de Bruxelles comme ville universitaire.
« Plus qu’un logement, ce projet incarne une expérience en plein cœur de Bruxelles qui fait la part belle au ‘faire communauté’ du cap inclusif du campus Saint-Louis, dans un lieu historique, esthétique et durable. Une localisation exceptionnelle, à deux pas de la galerie de la Reine, entre la KU Leuven et l’UCLouvain Saint-Louis Bruxelles. Entre la diversité bruxelloise, le vivre ensemble du Meyboom et la démarche universitaire, il y a plus d’un point commun : le goût de l’autre, le décentrement et la remise en question. Oser aller vers l’autre, tout autre, pratiquer l’empathie, douter de soi, c’est déjà rentrer dans la démarche scientifique, valorisant la distance critique et le courage de la nuance. Autant de raisons qui font de ce projet une pièce essentielle du campus urbain de l’université en train de se dessiner. Que rêver de plus? » Isabelle Hachez, Vice-Rectrice UCLouvain Saint-Louis Bruxelles
Une vision durable et patrimoniale
Au-delà de l’enjeu social, la reconversion se veut un modèle durable. Le projet privilégie :
la restauration plutôt que la démolition,
la réutilisation des structures existantes,
la renaturation des espaces intérieurs,
et la réduction de l’empreinte écologique.
Les travaux débuteront au printemps 2026, pour une livraison prévue fin 2028. La résidence sera ensuite occupée pour au moins 15 ans par UCLouvain Saint-Louis Bruxelles, assurant une stabilité et une continuité pour les étudiants.
Un projet exemplaire pour l’avenir de Bruxelles
Le Meyboom réussit à articuler patrimoine, nécessité sociale et durabilité. Dans un contexte de crise du logement étudiant, il ouvre la voie à un modèle de reconversion inspirant, où l’histoire architecturale devient un support pour construire l’avenir.
Un bâtiment sauvé. Un patrimoine respecté. Et une réponse concrète à un enjeu majeur de la capitale.