À Belém, la Belgique raconte un futur possible : l’odyssée de Mundo LLN à la COP 30

Dans la chaleur tropicale de Belém, au cœur de la Blue Zone de la COP 30, un nom belge commence à circuler avec insistance. Ce 12 novembre 2025, loin de Louvain-la-Neuve, A2M s’apprête à vivre un moment qui dépassera la simple remise de prix. Lorsque le verdict tombe, le bureau d’architecture régénérative remporte non pas une, mais deux distinctions majeures aux Green Solutions Awards : le Grand Prix Rénovation et le Prix Économie Circulaire.
La salle applaudit, les regards se croisent — la Belgique vient de frapper fort.

Autour des lauréats, des figures internationales témoignent de l’importance du moment : Willem Van de Voorde, Ambassadeur spécial pour le climat et l’environnement, et Yves-Laurent Sapoval, délégué ministériel français pour la ville durable.
Dans un événement où la construction est souvent pointée comme un problème, Mundo LLN apparaît soudain comme une réponse.


Une ferme transformée en manifeste architectural

Pour comprendre l’ampleur de cette reconnaissance, il faut revenir à Louvain-la-Neuve. Là où se trouvait autrefois une ancienne ferme, se dresse désormais Mundo LLN, un centre de coworking pour associations, ONG et entreprises sociales.
Rien n’y est laissé au hasard : le projet, commandé par Mundo Lab, moteur du projet et acteur engagé de l’immobilier durable et social en Belgique, avait une ambition claire — créer un bâtiment qui appartienne à son environnement autant qu’à sa communauté.

L’ancienne grange n’a pas disparu. Au contraire, elle est devenue le cœur vivant du projet : salles de réunion, restaurant, espace modulable ouvert aux événements internes ou extérieurs. Un lieu social avant d’être un objet architectural.


Un pionnier de la circularité

Mundo LLN n’est pas une simple rénovation intelligente : c’est une première en Belgique, et l’une des premières en Europe. Julien Willem, project manager de Mundo Lab à l’époque et aujourd’hui consultant indépendant en circularité et réemploi, a poussé les objectifs circulaires du projet à un très haut niveau. Il a d’ailleurs mené lui-même la recherche des 75 tonnes d’acier 100 % réemployé sur lequel repose le bâtiment, une ambition qui a été pleinement suivie par l’équipe de projet.
Le bâtiment repose sur 75 tonnes d’acier 100 % réemployé, associé au bois et aux matériaux biosourcés. Une structure hybride, visible, conçue pour se démonter — et qui réduit de 65 % l’impact environnemental du projet.

Rien n’est gaspillé.
Portes, luminaires, équipements sanitaires, éléments techniques : tout est récupéré.
Les matériaux issus des démolitions sont réutilisés sur place ou ailleurs.
Le chantier adopte une philosophie low-tech : finitions brutes, construction sèche, limitation des matériaux.
Même la terre n’a pas quitté le site : 700 m³ de déblais ont été stockés puis réutilisés en remblais.

Le résultat est radical sans être dogmatique : une architecture qui prouve plutôt qu’elle ne promet.


Un bâtiment pensé pour durer — et se transformer

Sur 2 300 m², Mundo LLN atteint les standards Passive House Plus.
Son efficacité repose sur une enveloppe hautement isolée, des boucles géothermiques, des panneaux photovoltaïques et une ventilation double flux.

Mais ce sont ses choix les plus discrets qui racontent l’avenir : une trame modulaire permettant d’adapter les espaces sans travaux lourds, et un parking souterrain conçu pour devenir un jour… des bureaux.
Non pas un geste théorique, mais une anticipation assumée de l’évolution des usages.

L’environnement n’est pas un supplément : c’est une ligne directrice.
Récupération d’eau de pluie, toitures vertes, renforcement de la biodiversité, gestion du confort climatique par analyses solaires fines, tri des déchets dès le premier jour.

Au final, l’impact carbone du bâtiment atteint un niveau rare : 473 kg CO₂/m².

Sur scène, Marcela Rocha, architecte team leader chez A2M, résume l’esprit du projet : « Mundo est plus qu’un projet, c’est un message. C’est une preuve concrète qu’un avenir décarboné est possible. »


Une victoire collective belge

À Belém, cette double récompense ne reste pas isolée.
La Belgique repart avec 7 prix sur les 30 décernés, marquant une édition historique.

Aux côtés d’A2M :

  • L’atelier DEV architecture reçoit le Grand Prix Rénovation Urbaine pour Bon Air : Cité Jardin Contemporaine,
  • B612architectes se distingue pour l’Écoquartier Charmille Schuman,
  • ICI Architects obtient le Prix Low-Tech pour Grow,
  • BAEB décroche une mention pour CityGate I-Goujons.

Sur le sol brésilien, loin de Bruxelles, une évidence s’installe : la Belgique ne suit plus la transition environnementale — elle la conduit.



Les Green Solutions Awards

Les Green Solutions Awards sont organisés par le réseau international Construction21 avec le soutien d’acteurs majeurs comme le Programme des Nations unies pour l’Environnement, l’ADEME et le Ministère français de la Transition écologique, récompensent les bâtiments, les infrastructures et les solutions exemplaires qui contribuent à la lutte contre le changement climatique. 

Pour découvrir l’ensemble des lauréats belges et internationaux de l’édition 2024-2025, veuillez consulter le site web de Construction21.

A2M Architecture

La pratique architecturale est un dialogue permanent avec le changement. Non pour reproduire, mais pour réinventer. Non pour suivre les tendances, mais parce que l’inertie n’est plus une option.
A2M est un bureau d’architecture et de recherche, reconnu pour son travail pionnier en matière de conception climatique, régénérative et circulaire. Son approche, développée par une équipe pluridisciplinaire, considère l’architecture non comme une fin en soi, mais comme un moyen de questionner, de reformuler et de transformer le monde dans toutes ses dimensions.

Face aux dérèglements climatiques et à l’effondrement environnemental, A2M affirme que l’architecture ne peut être neutre, mais profondément impliquée. Cette démarche vise une architecture régénérative, qui donne plus qu’elle ne prend, améliore son environnement et reste ouverte à la transformation continue.
Leur action vise à restaurer les écosystèmes et à renforcer leur robustesse et leur résilience. Leur pratique repose sur trois principes fondamentaux : concevoir avec le climat, avec la nature et avec les personnes. Pour A2M, l’architecture est plus qu’une réponse technique : c’est un acte culturel, ancré dans le présent et tourné vers l’avenir.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.