À La Garenne-Colombes, aux portes de Paris et au pied du quartier de La Défense, un ancien site industriel appartenant à Peugeot-Citroën a laissé place à un tout nouveau campus. Autrefois enclavé et entièrement imperméabilisé, ce terrain a été transformé en un espace ouvert, intégrant nature et modernité.

Ce campus, conçu pour ENGIE, marque une rupture avec l’ancien siège vertical de l’entreprise. Ils ont fait le choix d’un site horizontal, en adéquation avec sa stratégie managériale plus collaborative et inclusive. À l’origine, ENGIE et Nexity avaient acquis le site en co-promotion, mais avec la crise de la Covid, l’énergéticien a décidé de se retirer de ce rôle pour devenir locataire du projet.

Pour concevoir ce vaste ensemble, le promoteur et l’utilisateur final ont consulté une quinzaine de cabinets d’architecture avant de retenir trois agences : SCAU, chaixetmorel. et ArtBuild. Cette association, qualifiée de « mariage arrangé », a permis de créer une synergie entre les différentes expertises : ArtBuild s’est concentré sur la construction en bois et la biodiversité, chaixetmorel. sur la conception des façades et SCAU sur l’intégration urbaine du projet.

Le campus, composé de quatre bâtiments totalisant 94.000 m², accueille 9.000 collaborateur·rices et propose 5.400 postes de travail. Il regroupe à la fois les équipes du siège social d’ENGIE et des équipes opérationnelles jusqu’ici dispersées en région parisienne. L’ensemble s’étend sur plus de deux hectares, dont un hectare de parc central, favorisant la biodiversité et la qualité de vie des employé·es.

L’architecture du campus a été pensée pour s’inscrire harmonieusement dans le tissu urbain environnant. Les bâtiments, de hauteur similaire à ceux du quartier, s’intègrent dans leur morphologie et prolongent les rues existantes, permettant aux riverains de circuler librement à travers le site. La conception privilégie l’équité entre les collaborateurs : chaque bureau bénéficie d’une vue dégagée, et l’organisation des espaces s’inspire de la nature, à l’image d’un arbre optimisant sa structure pour capter la lumière.

L’idée d’une « ruche » a guidé la conception des espaces de travail : un lieu où les employé·es peuvent se retrouver, échanger et partager des informations essentielles à leur travail. Le cœur du campus, conçu pour rassembler jusqu’à 1.500 personnes, comprend deux grands atriums, des espaces de réunion et des patios apportant de la lumière naturelle jusqu’au niveau -2.

Sur le plan environnemental, le campus incarne les ambitions bas carbone d’ENGIE. La production d’énergie repose sur une combinaison de géothermie, permettant de couvrir 50 % des besoins en chaud et en froid, et de panneaux photovoltaïques couvrant l’ensemble des toitures, complétés par des batteries de stockage pour optimiser l’utilisation de l’énergie solaire. Le biogaz est également utilisé pour la production de chaleur, réduisant encore davantage l’empreinte carbone du site.

Côté construction, l’approche a été pensée pour limiter l’impact environnemental. Le béton, matériau à fort bilan carbone, a été restreint aux parties basses du bâtiment pour des raisons d’inertie thermique et de stabilité structurelle. La partie haute des immeubles repose sur une structure bois (poteaux-poutres et dalles de plancher en bois massif), permettant une réduction significative des matériaux et des fondations.

Enfin, le projet a largement fait appel à des techniques de préfabrication hors site pour limiter les nuisances et réduire la durée du chantier. Les façades des étages supérieurs ont été préassemblées en usine et simplement clipsées sur place, réduisant ainsi le nombre de camions et les perturbations pour les riverains.

Avec ce campus, ENGIE dispose désormais d’un environnement de travail innovant, en accord avec sa transition énergétique et sa volonté de repenser le bureau de demain.