Ce vendredi 7 février 2025, j’avais le plaisir d’animer le séminaire intitulé « Pathologies du bâtiment : du diagnostic aux solutions« , organisé par Bruxelles Environnement.
Les orateur·rices étaient :
- Benoît Lemmens, architecte – 450ppm. Son atelier d’architecture est consacré à la conservation, la rénovation et la gestion soutenable du bâti. Sa démarche s’appuie sur une analyse détaillée des bâtiments, de leur comportement, de leur environnement et de leur usage afin de développer des solutions répondant aux enjeux culturels, techniques, socioéconomique et environnementaux.
- Sandrine Bladt, docteur en sciences et cheffe de service du Laboratoire de chimie, Santé et Pollution Intérieure de Bruxelles Environnement. Il y a 24 ans, elle a collaboré à la création de la Cellule Régionale d’Intervention en Pollution Intérieure (CRIPI) qu’elle coordonne, et est en charge des analyses de polluants chimiques au sein du Laboratoire Qualité de l’Air de Bruxelles Environnement.
- Filip Descamps, ingénieur partner- Daidalos Peutz
- Antoine Tilmans, chercheur sur l’efficacité énergétique et la robustesse de l’enveloppe des bâtiments – Buildwise
- Samuel Caillou, responsable du programme de R&D Chauffage et ventilation – Buildwise

Benoît Lemmens nous a parlé des pathologies de l’enveloppe extérieure en prônant une approche systémique, tout en nous mettant en garde sur l’importance de l’entretien et des réparations du bâti. Ce point est particulièrement intéressant, car il met en lumière une tendance du métier : il est souvent plus facile de tout remplacer que d’intervenir de manière ciblée, comme une acupuncture architecturale.
Cela me rappelle une réflexion de l’architecte Nicolas Godelet, qui déplorait la disparition progressive des artisans maîtrisant les matériaux traditionnels. Aujourd’hui, les ouvriers privilégient les produits industriels, accompagnés de fiches techniques derrière lesquelles ils peuvent se réfugier, appliquant ces solutions de manière standardisée sans tenir compte des spécificités de chaque situation.
Si Benoît Lemmens s’est concentré sur l’enveloppe extérieure, Filip Descamps a, quant à lui, abordé la question de l’isolation intérieure, avec un focus particulier sur la brique de façade. Comme pour les pathologies des matériaux évoquées par Benoît, ces informations sont disponibles sur le site de Bruxelles Environnement.
Sandrine Bladt s’est intéressée à l’impact de la qualité de l’air intérieur sur la santé des occupant·es. Mais qu’est-ce qu’un habitat sain ?
Selon la définition de l’OMS en 1993, un habitat sain ne se limite pas à l’utilisation de matériaux adaptés, mais englobe également la qualité de vie et les aspects psychologiques. Il est important de rappeler que 3,2 millions de décès prématurés sont causés chaque année par la pollution intérieure. En Belgique, cette pollution a un coût sanitaire estimé à 3 milliards d’euros.
Antoine Tilman a approfondi cette réflexion en évoquant le climat intérieur, un élément clé pour éviter les risques de condensation et le développement de moisissures. Le principal critère à surveiller est l’humidité relative : plus elle est élevée (>75%), plus les moisissures prolifèrent. Pourtant, bien qu’elles soient les pathologies les plus visibles, elles ne représentent que 5% des problèmes recensés par Buildwise en Région de Bruxelles-Capitale, contre 50% pour les infiltrations et 25% pour la condensation. Une fois de plus, les solutions passent par une bonne ventilation, une gestion adéquate de la température intérieure et un travail sur les ponts thermiques.
Enfin, Samuel Caillou a naturellement abordé la question de la ventilation en proposant des solutions innovantes adaptées aux rénovations. La ventilation ne sert pas uniquement à évacuer l’humidité, mais aussi à éliminer les polluants présents dans l’air intérieur, contribuant ainsi à un habitat plus sain.
En introduction de cette matinée, j’ai eu l’occasion de présenter le chantier pilote d’Archi Urbain. Lors des moments d’échanges, plusieurs personnes sont venues me poser des questions complémentaires sur le projet LaboNord. Ce projet appartient à toustes et nous sommes ouverts à toute collaboration pour améliorer la rénovation saine et durable… et si possible abordable ! C’est pourquoi, si vous désirez en savoir plus ou prendre part au projet, n’hésitez pas à envoyer un courriel à l’adresse info@archiurbain.be.
Durant la première saison du LaboNord (actuellement en diffusion sur BX1 – voir le programme complet), nous avons réalisé une vingtaine de reportages sur des rénovations lauréates du programme Renolab B. Le travail ne se limite donc pas au chantier pilote mais nous capturons en vidéo des projets inspirants et partageons les bonnes pratiques en matière de rénovation durable.