ATENOR : Nouveau centre de conférences européen pour son projet REALEX

Ce vendredi, l’OIB et ATENOR ont signé une convention portant sur l’acquisition du nouveau Centre de Conférences proposé par ATENOR dans le cadre de son projet REALEX, suite à l’appel d’offres lancé par la Commission européenne et au travers d’une procédure de Dialogue Compétitif.

Le projet se situe rue de la Loi, au cœur du quartier européen de Bruxelles, à deux pas du Berlaymont où siège la Commission européenne, juste à côté d’un autre projet emblématique pour ATENOR, la fameuse tour The One.

Le nouveau Centre de Conférences, qui remplacera l’actuel Centre Borschette, disposera d’une surface globale de 33.642 m2, dont 25.540 m2 hors sol, proposant 29 salles de réunions et de conférences adaptables, un espace de bureau, une cafétaria, une structure d’accueil des enfants, une salle de restaurant, ainsi qu’un nombre important de parkings vélos et voitures. Ce Centre pourra accueillir jusqu’à 3.100 personnes simultanément.

Le bureau ASSAR Architects précise sur son site Internet : « Culminant à 114 m de haut, il fera partie des plus grands buildings de Bruxelles. L’emprise au sol libérée est consacrée à la création d’une liaison piétonne végétalisée qui participe à la porosité du quartier. La construction induit une implantation et une volumétrie étudiées pour favoriser la pénétration de lumière dans les rues et les îlots voisins. Le rez-de-chaussée de l’immeuble sera également dynamisé par la présence d’un commerce. Comme tous les immeubles contemporains, Realex Tower répond aux impératifs d’économie d’énergie. Dans ce cadre, un travail de conception, à la fois technique et visuel, aboutit à la création d’une façade énergétiquement performante.« 

Realex Tower – ©ASSAR Architects

L’association du quartier Léopold (Place Publique) est, quant à elle, « consternée d’apprendre la signature d’un contrat entre la société Atenor et la Commission européenne pour le transfert du centre de conférences Borschette sur la rue de la Loi. »

Nous avons reçu ce communiqué de presse de leur part :

Au-delà de la question relative au devenir de l’ancien immeuble situé dans un secteur sujet à une forte poussée spéculative à proximité de la place Jourdan, nous pouvons nous demander ce que la Commission vient faire dans la galère qu’est devenue le projet REALEX. Si l’Institution de l’Union voulait se montrer respectable de l’État de droit, du bon aménagement des lieux et de ceux qui habitent à leur côté, on ne pourrait faire moins bien. Mais, reconnaissons-le, le mal foutu a trop souvent été de règle dans le Quartier Léopold en train de devenir européen, toujours plus.

Traditionnellement, plutôt que d’envisager la portée symbolique de leur présence au cœur de la cité, les politiques immobilières mises en œuvre par la Commission se sont attachées à ne répondre qu’à une série de critères techniques internes :

– la gestion de la sécurité,
– les cabines d’interprétation
– la taille critique des immeubles,
– les parkings et leur accessibilité,
– les positions foncières acquises,
– l’optimisation des modes de travail,
– les besoins des différentes directions générales,
– et, pour sortir du nid, les opportunités du marché immobilier bruxellois.

En agissant au coup par coup, selon les besoins erratiques du moment, une véritable attention à la ville de la part du ‘mille-feuille’ européen n’a pas la part qui lui est due. Si ce sont les circonstances qui occasionnent les projets immobiliers de la Commission, et comme sa présence à Bruxelles est incontournable pour La Région, Bruxelles ne peut que courir derrière ‘cet obscur objet du désir’ avec les moyens du bord, quitte à inventer sans cesse de la réglementation magique afin d’autoriser d’autorité ce que le bon aménagement des lieux ne peut autoriser.

On s’accorde à dire que le bâtiment Borschette est arrivé en bout de course en tant que centre de conférences et que le temps presse. C’est depuis 10 ans pourtant qu’il se balade avant d’atterrir, faute de mieux, sur le terrain d’un promoteur privé astucieux mais retoqué. N’oublions pas que toute les réglementations et permis délivrés dans le contexte de le controversé projet de démolition/reconstruction de la rue de la Loi ont été annulés jusqu’à présent. De sérieux doutes pèsent par ailleurs sur les permis délivrés ou le Plan d’Aménagement Directeur en cours d’élaboration. N’oublions pas non plus que les conséquences de la crise sanitaire pèsent lourdement sur l’organisation du travail et, dès lors, sur la typologie des immeubles à construire dans le futur.

Les conséquences de ces inconséquences ont été, sont et resteront dramatiques en terme d’image des Institutions, de qualité architecturale et d’intégration dans l’environnement urbain. La politique du fait accompli pratiquée par un certain nombre d’acteurs économiques privés soutenus par les autorités publiques bruxelloises au bénéfice inavoué de la Commission européenne n’est pas une politique. Il existe donc une contradiction d’ordre démocratique, éthique et moral à signer un contrat dans de telles conditions.

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