WHO’s WHO / LaboNord : 450ppm

L’atelier 450ppm est un bureau d’architecture qui s’occupe de bâtiments anciens, voire de bâtiments très anciens et qui s’occupe de toute une série de missions qui vont de l’état sanitaire de bâtiments classés jusqu’aux stratégies de développement et de rénovation durables de ces bâtiments. Comme son nom l’indique, l’idée principale dans 450ppm est de réduire nos émissions de CO2.

Cette valeur de 450ppm est le niveau qu’on ne doit pas dépasser dans les accords de Paris. Ce niveau correspond à la limite des plus deux degrés. On sait que le monde sera très compliqué, voire impossible au-delà de cette limite. Donc, il faut tout faire pour éviter d’atteindre ce plafond. Cette valeur me suit tous les jours et j’essaye d’appliquer dans tous mes projets des principes qui permettent de réduire les émissions et donc d’avoir une approche plus soutenable de la construction.

La durabilité au sein de 450ppm

La durabilité au sein de 450ppm est pas vraiment le concept central. Je parlerai plutôt de « soutenabilité » ou d’un autre concept qui pour moi est beaucoup plus important, qui est le concept de robustesse. Quand on parle de durabilité, on traîne souvent toute une série de concepts liés à la performance des bâtiments. Or le bâti ancien a été construit à une époque où tous ces critères de performance n’existaient pas. Et quand on évalue le bâti ancien par rapport à ces performances, on n’a pas de très bons résultats et ça pousse souvent les gens à avoir envie de tout remplacer ce qui implique un coût en matériaux qui est très, très important.

Je préfère, donc, l’idée de robustesse qui est la capacité d’un écosystème à être stable malgré les variations. On voit que ce sont des qualités qui seront requises et très importantes à l’avenir avec les variations climatiques. Et dès qu’on regarde le bâti ancien avec cette idée de robustesse, on voit que là, le bâti ancien a des très grandes qualités.

Si on regarde avec ce prisme-là le bâti ancien, on va vraiment pouvoir privilégier des démarches où on essaie de préserver la matière. Et je pense que c’est très important. Aujourd’hui, on doit voir nos bâtiments comme des stocks carbone et donc la matière qui est en place doit être préservée. Si on doit rajouter de la matière dans ces bâtiments, il faut le faire avec des matériaux qui ont un faible impact carbone.

De manière générale, si on a une approche qui tend à préserver les matériaux en place, c’est sûr qu’on ne va pas aller puiser dans nos puits carbone pour aller ressortir des matériaux. C’est un des très grands enjeux ! C’est ce que je défends quotidiennement : arrêtons cette idée de performance qui est en train d’un petit peu trop détruire le bâti ancien et réhabilitons des concepts comme le concept de la robustesse.

Propos recueillis auprès de l’architecte Benoît Lemmens, CEO de 450ppm
Site Internet : http://450ppm.be

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