INTERMAT 2024 : la décarbonation

Nous sommes le mercredi 17 janvier 2024, je dois prendre un train pour Paris mais la météo est certainement la pire de la saison : des centimètres de neige sont annoncés en Belgique et dans le nord de la France. On sait que la Belgique n’est pas le Canada ! Dès qu’il neige quelques flocons, cela devient un événement et tout semble compliqué. Dès l’annonce d’ailleurs de cet épisode météorologique, les chauffeurs du TEC en Wallonie ont dit que les bus ne rouleraient pas le mercredi. « Impossible ! »

Toute la journée, je me suis dit qu’Eurostar allait m’envoyer un message pour me dire que mon train serait annulé en raison de la météo. Mais non ! Il a juste été retardé d’1h30 (quand même !) : 55 minutes car la partie belge attendait à s’accrocher à un autre train venant d’Amsterdam qui lui était bloqué et 35 minutes de plus car le train a dû rouler au ralenti sur le territoire français.

Arrivé à Paris, pas une goutte de neige mais une vue magnifique et embrumée sur la Tour Eiffel depuis ma chambre à l’hôtel Mercure.

Tour Eiffel – ©misteremma 2024

Le lendemain matin, la neige était (enfin) arrivée sur la Capitale française. Ce manteau blanc qui arrive après un mois de décembre très doux ne peut qu’appuyer le pourquoi je suis ici : la décarbonation dans le secteur de la construction. C’est le maître mot des organisateurs du salon Intermat et c’est aussi celui des exposants qui sont venus en nombre présenter leurs innovations en la matière lors des deux journées presse auxquelles j’assiste à l’Hippodrome de Longchamp (c’est quand même un des endroits les moins accessibles de Paris… mais c’est magnifique !). J’ai d’ailleurs fait le chemin de mon hôtel à l’hippodrome (1h13 sur mon GPS) à pied. Le bonheur total de voir ces paysages parisiens enneigés. Paris n’a jamais été aussi belle.

Bois de Boulogne – ©misteremma 2024
Bois de Boulogne – ©misteremma 2024
Hippodrome de Longchamp – ©archiurbain 2024

Mais ça veut dire quoi décarboner pour le monde de la construction ?

Ça veut déjà dire électrifier des engins de chantier. Bomag, Vinci, Fayat, Komatsu et bien d’autres vous en parleront avec passion. Vous trouverez au Salon Intermat qui se déroulera du 24 au 27 avril 2024 de nombreuses solutions et aussi des innovations pour recharger ces machines en un temps record que ce soit via l’électrique (Volvo Penta), l’hydrogène (Cummins) et même l’énergie solaire (Sunward). Vous pourrez également entendre les solutions pour rendre les engins autonomes par la société de Rouen Heracles Robotics qui propose d’automatiser les engins de chantiers et même d’optimaliser leur utilisation grâce à l’I.A.. Ces innovations qui diminuent l’impact carbone de 17%, répondent à une pénurie de main d’œuvre criant dans le secteur, augmentent les performances des machines et leur durée de vie grâce à une optimalisation des mouvements, des moteurs, des trajets, etc.

Un peu comme votre voiture qui vous replace automatiquement entre deux bandes blanches de circulation, les engins de chantiers sont aujourd’hui munis d’aide à la conduite. Et demain, les machines seront autonomes afin de répondre à une pénurie criante de main d’œuvre. Tous les dirigeants d’entreprises que j’ai interrogés m’ont dit la même chose : ce n’est pas prendre des emplois car la pénurie est telle que l’automatisation des engins ne fera que répondre à un besoin et faire venir de la main d’œuvre de l’étranger ne résoudra en rien le problème d’un métier pénible, aux horaires ingrats et souvent répétitif. Il est bien plus intéressant de placer des machinistes expérimentés sur des chantiers compliqués où toute leur expertise sera mise en avant plutôt que de les utiliser sur des chantiers sans valeur ajoutée, c’est-à-dire dont les besoins sont de simples aller-retour répétitifs.

En conclusion, si les innovations de cette année se portent principalement sur l’électrification des machines, gageons qu’elles le seront dans les prochaines années sur l’aide à la conduite, la création d’engins autonome et même aidé par l’intelligence artificielle. Aujourd’hui déjà, de nombreuses propositions existent comme ces capteurs qui permettent d’alerter un conducteur sur la présence de paîtons et ainsi éviter les accidents sur chantier.

Se montrer « décarboner » est aujourd’hui un gage d’un bon business. Les grandes entreprises l’ont compris et communiquent là-dessus. Est-ce du greenwashing ? Pas vraiment ! Les solutions informatiques de One Click proposent de calculer l’impact carbone de vos produits, de votre entreprise, de vos constructions de manière totalement indépendante et précise. Des solutions existent donc ! J’espère ne plus entendre un « je ne sais pas » lorsque je pose cette question à un·e architecte mais la solution passe souvent par une imposition politique. Les diverses lois et dispositions légales belges, françaises et européennes vont accentuer la décarbonation des (petites, moyennes et grandes) entreprises à grands pas dans les prochaines années. « Nous examinons, vérifions, conservons et intégrons des données provenant d’un large éventail de sources publiques et privées à la base de données One Click LCA, afin de vous donner accès à la plus grande base de données de construction au monde. Les données sont classées et structurées, avant d’être présentées à l’aide d’un algorithme dynamique qui garantit que les utilisateurs ne seront pas submergés de données mais verront uniquement celles dont ils ont besoin pour la certification visée.« 

Intermat n’est pas un salon de l’innovation mais pourrait pratiquement en porter le nom tant les produits des exposants démontrent la grande créativité des entrepreneurs du secteur de la construction en Europe. Je donne pour preuve l’innovation de l’ingénieur Sébastien De Grauwe de la société belge Herontrack qui a inventé un petit boîtier qui permet de suivre et de gérer les outils pour l’industrie de la construction comme première cible et l’industrie du verre et la location d’équipements comme cibles secondaires. « Nous aidons nos clients à mieux gérer leurs petits équipements et outils, en abordant 3 problématiques : la perte et le vol, la gestion de la maintenance et de l’inspection et enfin, la gestion des stocks. Un capteur est installé dans/sur les outils/machines et grâce à la technologie BLE, nous détectons qui utilise l’outil et où. De cette façon, nous localisons l’équipement sur une carte et le lions automatiquement à un utilisateur. L’utilisateur peut suivre, réserver, inspecter et gérer ses outils. Grâce à la technologie Sigfox de longue portée, nous pouvons communiquer la position du tracker en cas de vol et ainsi récupérer l’investissement.« 

Enfin une innovation finlandaise pourrait bien faire la différence dans les prochaines années : Betolar propose du ciment qui n’en est pas vraiment un (dans sa recette) et qui réduit l’impact carbone de 75% par rapport à l’utilisation d’un ciment classique. « Avec notre solution Geoprime® Hollow Core Slab, les dalles alvéolées les plus écologiques de nos jours, nous aidons les industriels d’éléments en béton préfabriqué à répondre à la demande de produits de construction à faible empreinte carbone. Nos solutions sont évolutives et faciles à mettre en œuvre dans la production actuelle, sans nécessiter de modifications majeures du processus de production ni d’investissements importants. Geoprime® est un matériau sans ciment destiné pour diverses applications de béton et de produits de construction. » L’entreprise Tubobel est la franchise belge de Betolar… Betolar est nominé dans la catégorie « Building, Civil Engineering and Concrete Sector » des awards d’Intermat pour son produit Geoprime® solution.

Journées presse – ©archiurbain 2024

Avant le salon d’avril, Intermat organise un rendez-vous bruxellois le 25 janvier 2024 au SPARKS (60 rue Ravenstein. 1000 Bruxelles). Cette table ronde sera rehaussée par la prise de parole de Isabelle De Bruyne (CFE, Chief Sustainability Officer), Fabrice Berroir (LIST, R&D Engineer), Benoît Lemmens (450ppm, Architecte fondateur), Alessio Rimoldi (BIBM, Secretary general), Christophe Lecarpentier (COMEXPOSIUM, Directeur du pôle Agro Equipements et Construction). Les échanges seront modérés par Filip De Rycke. (infos et réservations : esegura@promosalons.com)

CHRONO-FLEX / Service de filtration de l’huile hydraulique sur site
Depuis sa création, la mission principale de CHRONO Flex est de réduire le temps d’immobilisation des machines auprès de ses clients en remplaçant les flexibles hydrauliques sur site. Grâce à la proximité quotidienne de nos 300 techniciens sur le terrain, nous avons constaté trois éléments majeurs :

  • 70% des défaillances hydrauliques sont liées à la pollution de l’huile (source : In Situ)
  • Une difficulté de trouver des ressources en atelier pour de la maintenance machine dont les vidanges des huiles hydrauliques.
  • Un contexte où les clients doivent impulser une démarche RSE et donc un changement de mentalité et d’habitude qui doivent s’opérer.

Face à ce constat, CHRONO Flex en tant que partenaire de solutions hydrauliques, accompagne ses clients dans l’allongement de la durée de vie de leurs machines en proposant un nouveau service de filtration d’huile hydraulique.

CUMMINS / B6.7H
Le moteur hydrogène Cummins B6.7H de nouvelle génération adapté à une large gamme de machines, avec une puissance maximale de 290 ch (216 kW) et un couple maximal de 1200 Nm. Ceci est accompagné d’un stockage d’hydrogène haute pression de NPROXX allant jusqu’à 700 bars pour maximiser la plage de fonctionnement.

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