Tuiniersforum des jardiniers au cabinet Vervoort : toujours plus de citoyens réclament un moratoire sur la destruction des espaces naturels bruxellois

Le tuiniersforum des jardiniers a présenté aujourd’hui au Cabinet Vervoort sa demande de moratoire sur la destruction des espaces naturels en Région bruxelloise. Pour rappel, le tuiniersforum des jardiniers avait tenu le 18 juillet 2022 une conférence de presse et présenté à la presse un Manifeste, soutenu par 27 collectifs : il réclame de mettre un terme sans délai à la destruction de la biodiversité et de conserver les sols vivants en Région bruxelloise. Il s’agit de répondre à la problématique du changement climatique et de la sixième extinction de masse des espèces (animales et végétales), dont les effets sont particulièrement sévères en ville, avec les ilots de chaleur. Désormais 48 collectifs citoyens cosignent cette demande.

Le chef de cabinet et la cheffe de cabinet-ajointe ont indiqué que, selon eux, le moratoire – qu’ils assimilent à un blocage de la ville – n’est pas une option. Ils proposent un “Rééquilibrage des zones”, qui consisterait à construire dans les communes où il y a des espaces (verts) disponibles et constructibles selon le PRAS, et à déminéraliser dans les quartiers très denses, dans une approche « Zéro artificialisation net ».

Du point de vue du tuiniersforum des jardiniers, il est effectivement nécessaire et urgent de créer des espaces verts dans les quartiers en carence et de les débétonner, cela correspond d’ailleurs à une des demandes de notre Manifeste. Mais cela ne peut en aucun cas justifier de bétonner les espaces naturels existants et défendus par les citoyens.

Cette proposition nous paraît en outre impraticable en termes de surfaces disponibles, et irréaliste en terme de maintien de la biodiversité alors même que l’on devrait soutenir son développement.

Les surfaces des projets (contestés) de construction en cours dépassent les 42 ha évoqués au salon Realty par le ministre-président : où trouver des surfaces équivalentes à débétonner dans le centre-ville ?

Le concept de « Zéro Artificialisation net » ne comptabilise que des unités de surfaces, mais pas la biodiversité et sa valeur intrinsèque, ni le maillage écosystémique. Or, un espace vert n’en égale pas un autre : un pocket park n’égale pas une friche naturelle ou une forêt.

D’autre part, le futur règlement européen sur le Restauration de la nature souligne d’ores et déjà que la protection seule ne sera pas suffisante pour inverser la perte de biodiversité, et qu’il sera nécessaire d’accroître les espaces verts dans les zones urbaines. Dans la zone enclavée de la RBC, comment cela pourra-t-il être mis en œuvre si l’on n’inverse pas tout de suite la tendance ?

Bien loin d’être un immobilisme et un blocage, le moratoire est une nouvelle dynamique pour sortir de la fuite en avant qu’est l’artificialisation des sols.

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